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In Memoriam

Maurice Borrmans (1925-2017)
Borrmans
Maurice Borrmans, de la Société des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs), était un islamologue mondialement reconnu. Né à Lille en 1925, il fut tôt séduit par le témoignage de Charles de Foucauld, l’ermite de Tamanrasset ; à 20 ans, on l’envoya au Maghreb pour y parfaire sa formation spirituelle et théologique, en tant que jeune « père blanc ». Ordonné prêtre en Tunisie en 1949, il y étudia ensuite l’arabe avant de poursuivre des études à Alger. Quelques années plus tard, il commença sa carrière d’enseignant à l’Institut des Belles Lettres Arabes de Tunis, un établissement formant les missionnaires appelés à vivre en milieu musulman, tout en exerçant différents ministères auprès des chrétiens et musulmans du pays. Puis, en 1964, cet institut fut transféré à Rome et devint rapidement l’Institut Pontifical d’Études arabes et d’islamologie (PISAI), dans le cadre duquel Maurice Borrmans développa de nombreuses collaborations éditoriales, y compris avec des musulmans, et fut le créateur de la revue trilingue Islamo-christiana, dont il a assuré l’édition annuelle jusqu’à sa retraite, en 2004. Acteur majeur du dialogue Islamo-chrétien, dont il a toujours prôné la possibilité, il n’en dissimulait toutefois pas les embûches. Ses positions ont parfois dérangé, car il n’hésitait pas à pointer du doigt un certain islam qui refuse à se mettre en question. En témoigne sa longue correspondance avec son ancien étudiant, le cistercien Christian de Chergé, prieur de Thibirine, assassiné en Algérie en 1996, qui se faisait l’apôtre d’un « dialogue de vie » au cœur de l’islam. Le père Borrmans, plutôt partisan d’échanges théologiques « en vérité », n’hésitait pas à lui reprocher, parfois, une forme d’angélisme… Les courriers adressés par le frère Christian au père Borrmans furent publiés par ce dernier sous le titre Lettres à un ami fraternel (Bayard, 2015). Le Père Maurice Borrmans était un membre fidèle de l’Académie Internationale des Sciences Religieuses (AISR) depuis 1993.
  
 
François Bovon (1938-2013)                                        
BovonBiographie
François Bovon a obtenu une licence en théologie de l'université de Lausanne et un doctorat en théologie à l'université de Bâle (dir. Oscar Cullmann, mention summa cum laude, 1965). Frothingham Professor of the History of Religion Emeritus de la Divinity School de Harvard, il y a enseigné le Nouveau Testament, et la littérature chrétienne ancienne; professeur honoraire de l'université de Genève, il y a enseigné de 1967 à 1993 à la Faculté autonome de théologie protestante. Il est docteur honoris causa de l'université d'Uppsala. Il a été président de la Société suisse de Théologie de 1973 à 1977 et pasteur à Chêne-Bougeries, où il est enseveli. Auteur de nombreux livres sur le christianisme, il a codirigé le premier volume des Écrits apocryphes chrétiens dans la bibliothèque de la Pléiade (Gallimard). Il a consacré plusieurs ouvrages à Luc l'évangéliste, dont il a publié un important commentaire en quatre volumes, chez Labor et Fides en français.
 
 Œuvres
  • Révélations et écritures, 1993
  • Actes de l’apôtre Philippe. Introduction, traduction et notes, par Frédéric AmslerBertrand Bouvier et François Bovon (Apocryphes 8), Turnhout: Brepols, 1996.
  • "Actes de Philippe", par Frédéric AmslerBertrand Bouvier et François Bovon, in: François Bovon et Pierre Geoltrain (éditeurs),Écrits apocryphes chrétiens, I (La Pléiade 442), Paris, Gallimard, 1997, p. 1179-1320.
  • Acta Philippi, Textus, édition critique en collaboration avec Bertrand Bouvier et Frédéric Amsler, vol. 11 du Corpus Christianorum: Series Apocryphorum, Bruxelles, Brepols1999.
  • Nouvel Âge et foi chrétienne, 1999
  • Les Derniers Jours de Jésus, Labor et Fides, 2004
  • "Étienne le premier martyr: Du livre canonique au récit apocryphe" in: Die Apostelgeschichte und die hellenistische Geschichtsschreibung. Festschrift Eckhard Plümacher (Ancient Judaism & Early Christianity 57), éd. Cilliers Breytenbach et al., Leiden, Brill, 2004, p. 309-331. (avec Bertrand Bouvier).
  • "Prière et Apocalypse de Paul. Un fragment grec inédit conservé au Sinaï", Introduction, texte, traduction et notes (avec Bertrand Bouvier), Apocrypha 15 2004, p. 9-30.
  • Luc le théologien, Labor et Fides, 2006
  • "Un fragment grec inédit des Actes de Pierre?" (avec Bertrand Bouvier), Apocrypha 17 2006, p. 9-54.
  • "La Révélation d’Étienne ou l’Invention des reliques d’Étienne, le saint premier martyr (Sinaiticus Graecus 493)" (avec Bertrand Bouvier), in: Poussières de christianisme et de judaïsme antiques (Mélanges Jean-Daniel Kaestli et Éric Junod), éd. Albert Frey et Rémi Gounelle, Lausanne, Ed. du Zèbre, 2007, p. 79-105.
  • L'Œuvre de Luc, 1987, Cerf
 
Damaskinos Papandreou (1936-2011)

DamaskinosDamaskinos Papandreou, Métropolite de Suisse et Exarque d’Europe, est né à Kato Chryssovitsa (Grèce) en 1936. Il fait ses études secondaires en Grèce et étudie ensuite la théologie à l’Ecole de Halki du Patriarcat œcuménique, où il reçoit sa licence en 1959. La même année, il est ordonné diacre. Il poursuit des études de spécialisation en histoire de l’Église et en philosophie de la religion. Il est président, du côté chrétien, des consultations académiques bilatérales avec le judaïsme (depuis 1977) et l’islam (depuis 1986), fondateur et recteur de l’Institut d’études supérieures en théologie orthodoxe auprès du Centre orthodoxe (depuis 1997), président de la Fondation de recherches et de dialogues interreligieux et interculturels (3 mai 1999), président de l’Académie internationale des sciences religieuses (Bruxelles), membre du Comité consultatif interreligieux international de l’unesco, membre de la Société internationale de la civilisation européenne, vice-président de la Fondation Latsis internationale, et membre honoraire de la Fondation Pro Oriente pour l’unité des chrétiens (Vienne).universités de Bonn et de Marburg (1959-1965). En 1961, il est ordonné prêtre et reçoit la fonction d’archimandrite. En 1966, il obtient son doctorat à la faculté de théologie d’Athènes avec une thèse intitulée  «Création et organisation de l’Église arménienne jusqu’au IVe concile œcuménique». Cette thèse est traduite en arménien dans deux éditions différentes. En 1965, le Saint-Synode du Patriarcat œcuménique lui confie la charge d’higoumène du Centre monastique orthodoxe de Taizé (France), qu’il venait de créer. En 1969, il est nommé directeur du Centre Orthodoxe du Patriarcat Œcuménique à Chambésy, Genève, et chargé du Secrétariat pour la préparation du saint et grand Concile de l’Église orthodoxe qui siège aussi au Centre orthodoxe. La même année, le patriarche feu Athénagoras le gratifie du titre de grand archimandrite du Patriarcat œcuménique. En 1970, il est élu, par le Saint-Synode du Patriarcat œcuménique, Métropolite de Tranoupolis. En 1982, il est placé à la tête du Diocèse métropolitain de Suisse nouvellement créé. Il a représenté le Patriarcat œcuménique en de nombreuses missions et de congrès. Il est coprésident des Commissions mixtes de dialogue théologique de l’Église orthodoxe avec, d’une part, l’Église vieille-catholique et, d’autre part, les anciennes Églises orientales. Il fut membre du Présidium de la Conférence des Églises Européennes (1986-1992).  Il est aussi membre correspondant de l’Académie d’Athènes (1991) et professeur à la faculté catholique romaine de Lucerne (depuis 1974). Il possède le titre de docteur en théologie honoris causa des facultés orthodoxes suivantes : Bucarest (1981), Belgrade (1982), Thessalonique (1985), Presov (1987), Athènes (1990), Moscou (1992), Sofia (1999), Iasi (1999) ; des facultés catholiques romaines de Bonn (1986), de Saint-Thomas de Manille (Philippines), la plus ancienne université pontificale du monde (1998), et de la faculté catholique chrétienne de Berne (1987). Il possède aussi le titre de docteur honoris causa de l’université nationale de Minsk-Biélorussie (1998), de la faculté de philosophie de l’université d’Ioannina (1998) et de l’université de Genève (1999).   Plusieurs Patriarcats et Églises autocéphales lui ont décerné de hautes distinctions en raison de sa multiple contribution à la promotion des relations interorthodoxes et interecclésiales de l’Église orthodoxe. Le 5 décembre 1992, il est le premier à recevoir le prix Abt Emmanuel Heufelder du monastère bénédictin de Niederaltaich, en récompense de sa contribution œcuménique et en encouragement de son service à l’unité des Églises. Parmi les plus de deux cent cinquante titres de ses ouvrages, études, articles, conférences et éditions, publiés en plusieurs langues européennes, citons « Orthodoxie und Oekumene. Gesammelte Aufsätze von Damaskinos Papandreou » (Stuttgart 1986, 226 p.) qui comprend vingt de ses études publiées par le professeur Wilhelm Schneemelcher, président de l’Académie des Sciences de Rhénanie-Westphalie, « Les Dialogues théologiques. Une perspective orthodoxe » (Thessalonique 1986, 355 p. en grec), « Orthodoxie et Monde » (Katerini 1993, 435 p. en grec), traduit en russe, l’ouvrage collectif « Euharisteria » (Athènes 1996, 360 p.) publié par les soins de Maria Brun et de Wilhelm Schneemelcher à l’occasion du 60ème anniversaire du Métropolite, et le tout récent ouvrage « Parole de dialogue » (1997).  Il est, en outre, l’éditeur du bulletin mensuel du Centre orthodoxe « Episkepsis » et des collections « Synodica », et « Études théologiques de Chambésy », le coéditeur, depuis 1971, de la revue trimestrielle « Una Sancta » et le directeur de la collection théologique « Perspective orthodoxe » de la maison d’édition Labor et Fides de Genève.  Il figure aussi parmi les trente-trois théologiens suisses présentés dans le volume « Portraits théologiques. Théologiens et théologiennes suisses du XIXe et du XXe siècle », publié par la maison d’édition de l’université de Fribourg Paulusverlag à l’occasion du 150ème anniversaire de la Confédération suisse (1998, en allemand).  Mgr Damaskinos Papandreou est décédé à Genève dans la nuit du 4 au 5 novembre 2011.

 
 
Stanislas Dockx (1901-1985)

DockxLe Père Stanislas DOCKX o.p., fondateur des deux Académies. Stanislas Dockx est né à Anvers (Belgique) le 31 mars 1901 dans une ancienne famille de commerçants anversois. Il fut d'abord orienté vers des études de commerce mais il fut vite bien plus intéressé par les problèmes philosophiques, sociologiques et religieux. Le 7 novembre 1920, il entra dans l'Ordre de St Dominique. Il fit son noviciat au couvent de La Sarte, près de Huy. De 1921 à 1924, il reçut sa formation philosophique au couvent de Gand. Au-delà des cours reçus, il tenait à lire directement les auteurs dans le texte. Il s'intéressa particulièrement à la métaphysique, à la logique, à la cosmologie, à la psychologie rationnelle et expérimentale. Vinrent ensuite les années d'études théologiques au couvent de Louvain. Il demanda alors l'autorisation de poursuivre des études en vue de l'obtention d'un doctorat en physique-mathématique mais ce projet fut retardé car il lui fut demandé d'assurer des cours (Ecriture Sainte, cosmologie, sciences naturelles) au Studium dominicain de La Sarte (de 1929 à 1936). Il eut cependant l'occasion, pendant ce temps, de suivre des cours de physique et de mathématique aux universités de Liège et de Louvain. Il élabora à ce moment une "Théorie fondamentale du système périodique des éléments" (éditée en 1959). En 1936, il fut nommé directeur du collège international des étudiants de l'université (dominicaine) de Fribourg (en Suisse). Mais il suivit lui-même des cours complémentaires de théologie et obtint, en 1938, le diplôme de docteur en théologie avec une thèse sur la théologie thomiste de la grâce ("Fils de Dieu par grâce", éditée en 1948). Il fut alors appelé au Studium dominicain de Varsovie où il assura (en latin) les cours de métaphysique et de théologie fondamentale. De retour en Belgique en 1939, il assura les cours de logique, de philosophie des sciences, de métaphysique et de cosmologie au Studium (philosophique) de Gand et ensuite des cours de théologie au Studium de Louvain, jusqu'en 1956. C'est pendant ces années qu'il fonda l'Institut International des Sciences Théoriques et tout d'abord la "classe des sciences profanes" (qui devint l'Académie Internationale de Philosophie des Sciences) dont le premier symposium eut lieu au Palais des Académies de Bruxelles en 1947. Un deuxième symposium eut lieu à Paris en 1949. Mais le suivant n'eut lieu qu'en 1961, étant donné ses obligations d'enseignement (et, de 1956 à 58, sa présence à Rome comme Pénitencier Apostolique à la basilique Sainte-Marie Majeure). A l'occasion du Concile Vatican II (1963-65), il fut sollicité comme expert ("peritus") par le patriarche grec-catholique Maximos IV. Le rapport qu'il rédigea dans le cadre de cette fonction ("Des pouvoirs dans l'Eglise",) fut distribué à tous les Pères conciliaires. La thèse, suivant laquelle  le pouvoir des évêques tient à leur ordination comme évêque et non d'une délégation à partir du pape, fut largement discutée et se retrouva dans les textes conciliaires. Il fut aussi la cheville ouvrière de la levée des excommunications (de 1054) entre l'Eglise orthodoxe et l'Eglise catholique (le 7 décembre 1965) et des visites de Paul VI au Patriarche Athénagoras de Constantinople (25 juillet 1967) et de celui-ci à Rome (le 26 octobre 1967). C'est dans ce milieu des experts conciliaires qu'il trouva le vivier des théologiens (dont Mgr Ratzinger ...) désireux de continuer une recherche ouverte en théologie. Sollicités par le Père Dockx (qui avait également sollicité des théologiens des autres confessions chrétiennes), ils acceptèrent de devenir les membres fondateurs de l' Académie Internationale des Sciences Religieuses (la "classe des sciences sacrées" pressentie dès 1944). Le premier symposium de fondation eut lieu, dans la foulée, dans l'ancien couvent dominicain de Constance en mai 1964 sur le thème de la collégialité épiscopale. Agé de 63 ans, le Père Dockx se consacra dès lors entièrement aux Académies, jusqu'à ses 80 ans. Ses qualités humaines d'amabilité, de délicatesse, de discrétion, non moins que sa largeur d'esprit, son souci de la liberté de recherche et de parole et d'une recherche pointue chacun dans ses compétences donnèrent l'empreinte à son oeuvre. Après quelques accrocs de santé, il mourut le 7 novembre 1985 à Bruxelles, âgé de 84 ans.  

 
Claude Geffré (1926-2017)
GeffrClaude Geffré, théologien dominicain français est né à Niort (Deux-Sèvres) en 1926. Il a fait ses études de philosophie et de théologie aux Facultés dominicaines du Saulchoir. Il est détenteur d'un doctorat en théologie de l'Angelicum (Rome, 1957). Sa thèse avait pour titre : Le péché comme injustice et manquement à l'amour.
Biographie: Il a été, tour à tour, professeur de théologie dogmatique (1957-1968) et recteur des Facultés dominicaines du Saulchoir (1965-1968), professeur de théologie fondamentale à l'UER (Unité d'Enseignement Religieux) de théologie et de sciences religieuses de l'Institut catholique de Paris (1968-1988), directeur du Cycle des Études de Doctorat en théologie (1973-1984), professeur d'herméneutique et de théologie des religions (1988-1996) à l'Institut catholique de Paris. 
En 1996 il devient directeur de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem et fait un mandat de trois ans. Depuis 1972, il a été aussi professeur invité dans plusieurs facultés de théologie : Bruxelles, Sherbrooke, Fribourg, Québec, Atlanta, Kinshasa, Ottawa et Yaoundé.(Cf. R. Kazadi Kamba, L’herméneutique de la Révélation comme exigence de sa propre crédibilité chez Rene Latourelle et Claude Geffré, Rome, Pontificiae Universitatis Gregoriannae, 2003, p. 16). 
Sur la scène théologique contemporaine, Claude Geffré est le promoteur d'une pratique herméneutique de la théologie, ainsi qu'il explique dans son livre : Le christianisme au risque de l'interprétation, publié dans la collection « Cogitatio Fidei » qu'il a dirigée aux Éditions du Cerf de 1970 à 2004. Il se propose de « rendre plus intelligible et plus signifiant pour aujourd'hui le langage déjà constitué de la Révélation ». En effet, la fidélité au témoignage du Nouveau Testament exige autre chose qu'une répétition : une production nouvelle au service de la foi vivante. En 1985, un important article sur « La théologie des religions non-chrétiennes vingt ans après Vatican II » (Islamochristiana n¤11) inaugure un nouvel axe de recherche qu'il poursuit inlassablement depuis, voulant interpréter le sens du pluralisme religieux. À travers son œuvre, nombre de livres, d'articles, de conférences et d'interventions dans des instances qui débordent largement le cercle catholique, Claude Geffré cherche à « sortir la théologie chrétienne de son isolement culturel en surmontant, au nom de l’Évangile, les fausses ruptures entre la foi et la raison moderne ». (Cf. Gérard Reynal (dir.) Dictionnaire des théologiens et de la théologie chrétienne, Paris, Bayard, 1998, p.206). En 2007, Claude Geffré devait recevoir un doctorat honoris causa de la faculté de Théologie de Kinshasa, Congo, pour l’ensemble de son œuvre. Mais la Congrégation romaine pour l’éducation catholique, après consultation de la Congrégation pour la doctrine de la foi, n'a pas donné le Nihil obstat et n'a fourni aucune explication pour ce refus. En 1996, Claude Geffré avait déjà reçu tardivement sa nomination comme directeur de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem. À propos de son ouvrage, De Babel à Pentecôte, et de son rapport avec le Vatican, Geffré dit: « Je n’ai pas eu de réaction du Vatican à la publication de mon livre. Il n’est pas une nouveauté car j’ai déjà publié la substance de ce livre sous forme d’articles. Les autorités romaines auraient pu déjà réagir. J’ai même parfois été invité dans des instances romaines pour des congrès missionnaires, où j’ai parlé devant des cardinaux, et j’ai dit des choses assez proches du contenu de mon livre. Pour l’instant je n’ai pas de difficultés avec Rome ».
 
 
Jean-Louis Leuba (1912-2005)
Leuba Jean Louis
Le Pasteur Jean-Louis Leuba fut Président de l'Académie Internationale des Sciences Religieuses (AISR) de 1987 à 1992. C'est le 7 février 2005 que Jean-Louis Leuba est décédé, dans sa 93e année, après une vie tout entière consacrée au pastorat et à la théologie. Né le 9 septembre 1912 à Travers, il avait obtenu une maturité classique à Neuchâtel, pour entreprendre ensuite durant les années 1930 des études de théologie, à Neuchâtel d'abord, puis dans le monde germanophone, à Tubingue, Marbourg et Bâle. C'est ici qu'il rencontra Karl Barth, une figure qui demeurera marquante pour toute sa carrière. On peut lire dans le recueil Études barthiennes1 plusieurs études consacrées à la pensée de Barth, ainsi qu'un intéressant appendice dans lequel J.-L. Leuba rend compte de la réception de Barth en Suisse romande, une réception à laquelle il a lui-même largement contribué. De 1937 à 1954, Jean-Louis Leuba a été pasteur de la paroisse de langue française de Bâle, ce qui lui permit de rester en contact avec Karl Barth. C'est durant ce long ministère pastoral qu'il travailla à sa thèse de doctorat, soutenue à Neuchâtel et parue en 1950 sous le titre L'institution et l'événement2. Elle reflète un dialogue critique avec l'ecclésiologie de Barth et des barthiens pure souche, trop centrée sur l'événement et pas assez soucieuse de la dimension institutionnelle de l'Église. En 1954, il fut nommé professeur de théologie systématique à la Faculté de théologie de Neuchâtel, un «ministère doctoral» qu'il assumera jusqu'à sa retraite, prise en 1982. Durant cette période universitaire de sa carrière, il fut également doyen de la Faculté (de 1955 à 1961) et recteur de l'Université (de 1961 à 1963). Il consacra une part importante de sa recherche et de son enseignement aux études œcuméniques. Sa contribution à Foi et Constitution fut importante, notamment en 1963 lors de la Conférence de Montréal sur le thème de la tradition. Il fut également co-président de la Commission de dialogue suisse entre protestants et catholiques romains de 1977 à 1982. On trouve de nombreuses traces de cet effort dans son recueil d'articles A la découverte de l'espace œcuménique ainsi que dans le recueil de Mélanges reçu à l'occasion de sa retraite, qui coïncidait avec son septantième anniversaire3. Il a également publié dans  Revue de Théologie et de Philosophie deux études critiques consacrées à la question de la papauté4. Ces travaux œcuméniques furent récompensés en 1967 par un doctorat honoris causa en théologie décerné par l'Université de Fribourg. Non pas académicien reclus, mais homme du terrain, Jean-Louis Leuba s'est engagé dans plusieurs projets visant à rendre la théologie plus présente dans la société. Ainsi, il participa activement à la fondation de la Société suisse de théologie et en assuma le premier temps de présidence (1964-1970). Après avoir été déjà rédacteur de la revue barthienne In extremis avec Denis de Rougemont dans les années 1930, il a fondé également la revue Verbum caro, dont il assumera la direction pendant de longues années. Membre actif de la société académique Societas ethica, de la Nouvelle Société helvétique ou encore de l'Université Saint-Jean de Jérusalem, il fut aussi président de l'Académie Internationale des Sciences Religieuses. Mais il s'est également engagé dans des institutions publiques : c'est le cas notamment du Conseil Suisse de la Science, où il siégera de 1969 à 1982, supervisant durant toutes ces années l'attribution des bourses de recherche aux jeunes chercheurs en théologie, en sciences religieuses et en philosophie. Durant toute sa vie, il a été un théologien soucieux de dialoguer avec la société et la culture. En témoigne notamment le recueil Reflets de l'épiphanie, paru en 19905. On mentionnera surtout l'article sur L'idiot de Dostoïevski et Don Quichotte de Cervantes, ou encore celui qui est consacré à une interprétation du tableau Le chevalier, la mort et le diable d'Albrecht Dürer6. Jean-Louis Leuba a été membre du Comité général de la Revue de Théologie et de Philosophie de 1957 à 1993.
 
(Par Pierre BÜHLER, Revue de Théologie et de Philosophie, 137 (2005), p. 261-262)
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1 Études barthiennes, Genève, Labor et Fides, 1986. On trouvera également dans
Revue de Théologie et de Philosophie l'étude «Karl Barth et la philosophie. Essai de clarification» (conférence faite à la Société romande de philosophie en mai 1987; RThPh 119, 1987, p. 473-492; discussion: p. 493-501).
2 L'institution et l'événement. Les deux modes de l'œuvre de Dieu selon le Nouveau Testament. Neuchâtel/Paris, Delachaux & Niestlé, 1950. Revue de Théologie et de Philosophie  a jadis publié une étude critique de cette thèse: C. Masson, «Institution et événement», RThPh, 2e série, vol. XXXVIII, 1950, p. 271-278.
3 À la découverte de l'espace œcuménique, Neuchâtel, Delachaux & Niestlé, 1967 ; R. Stauffer (éd.), In necessariis unitas. Mélanges offerts à Jean-Louis Leuba, Paris, Cerf, 1984.
4 «Jean Paul II et la Curie trahissent-ils Vatican II ?», RThPh 122, 1990, p. 261- 268 ; «Pourquoi faut-il encore un pape? Quatre plaidoyers pour le ministère de Pierre», RThPh 128, 1996, p. 273-282. 
5 Reflets de l'épiphanie, Genève. Labor et Fides, 1990.
6 Pour plus de détails sur Jean-Louis Leuba et son œuvre, cf. D. Müller, «Jean-Louis Leuba (* 1912). Transcendance et dialectique», in: S. LEIMGRUBER, M. SCHOCH (éds), Gegen die Gottvergessenheit. Schweizer Theologen im 19. und 20. Jahrhundert, Bâle/Fribourg en B./Vienne, Herder, 1990, p. 546-560.
 
 
 Wolfhart Pannenberg (1928-2014) 
PannenbergWolfhart Pannenberg (2 October 1928 – 5 September 2014) was a German theologian. He has made a number of significant contributions to modern theology, including his concept of history as a form of revelation centered on the Resurrection of Christ, which has been widely debated in both Protestant and Catholic theology, as well as by non-Christian thinkers. Pannenberg was born on 2 October 1928 in Stettin, Germany, now Szczecin, Poland. He was baptized as an infant into the Evangelical (Lutheran) Church, but otherwise had virtually no contact with the church in his early years. At about the age of sixteen, however, he had an intensely religious experience he later called his "light experience." Seeking to understand this experience, he began to search through the works of great philosophers and religious thinkers. A high school literature teacher who had been a part of the Confessing Church during World War II encouraged him to take a hard look at Christianity, which resulted in Pannenberg's "intellectual conversion," in which he concluded that Christianity was the best available religious option. This propelled him into his vocation as a theologian. Pannenberg studied in Berlin, Göttingen, Heidelberg and Basel. In Basel, Pannenberg studied under Karl Barth. His doctoral thesis at Heidelberg was on Edmund Schlink's views on predestination in the works of Duns Scotus, which he submitted in 1953 and published a year later. His Habilitationsschrift in 1955 dealt with the relationship between analogy and revelation, especially the concept of analogy in the teaching of God's knowledge. Pannenberg's epistemology, explained clearly in his shorter essays, is crucial to his theological project. It is heavily influenced by Schlink, who proposed a distinction between analogical truth, i.e. a descriptive truth or model, and doxological truth, or truth as immanent in worship. In this way of thinking, theology tries to express doxological truth. As such it is a response to God's self-revelation. Schlink was also instrumental in shaping Pannenberg's approach to theology as an ecumenical enterprise – an emphasis which has remained constant throughout his career. Pannenberg's understanding of revelation is strongly conditioned by his reading of Karl Barth and Georg Wilhelm Friedrich Hegel, as well as by a sympathetic reading of Christian and Jewish apocalyptic literature. The Hegelian concept of history as an unfolding process in which Spirit and freedom are revealed combines with a Barthian notion of revelation occurring "vertically from above". While Pannenberg adopts a Hegelian understanding of History itself as God's self-revelation, he strongly asserts the Resurrection of Christ as a proleptic revelation of what history is unfolding. Despite its obvious Barthian reference, this approach met with a mainly hostile response from both neo-Orthodox and liberal, Bultmannian theologians in the 1960s, a response which Pannenberg claims surprised him and his associates.[1] A more nuanced, mainly implied, critique came from Jürgen Moltmann, whose philosophical roots lay in the Left Hegelians, Karl Marx and Ernst Bloch, and who proposed and elaborated a Theology of Hope, rather than of prolepsis, as a distinctively Christian response to History. As disciple of Karl Löwith, Pannenberg has continued the debate against Hans Blumenberg in the so-called 'theorem of secularization'.[2] "Blumenberg targets Löwith's argument that progress is the secularization of Hebrew and Christian beliefs and argues to the contrary that the modern age, including its belief in progress, grew out of a new secular self-affirmation of culture against the Christian tradition." Pannenberg is perhaps best known for Jesus: God and Man in which he constructs a Christology "from below," deriving his dogmatic claims from a critical examination of the life and particularly the Resurrection of Jesus of Nazareth. This is his programmatic statement of the notion of "History as Revelation". He rejects traditional Chalcedonian "two-natures" Christology, preferring to view the person of Christ dynamically in light of the resurrection. This focus on the resurrection as the key to Christ's identity has led Pannenberg to defend its historicity, stressing the experience of the risen Christ in the history of the early Church rather than the empty tomb. Central to Pannenberg's theological career was his defence of theology as a rigorous academic discipline, one capable of critical interaction with philosophy, history, and most of all, the natural sciences. Pannenberg has also defended the theology of American mathematical physicist Frank J. Tipler's Omega Point Theory.[citation needed] Pannenberg was an outspoken critic of the approval of homosexual relations by the Evangelical Church in Germany, going so far as to say that a church which approves of homosexual practice is no longer a true church. He returned his Federal Order of Merit after the decoration was awarded to a lesbian activist. Pannenberg has been a professor on the faculties of several universities consistently since 1958. Between the years of 1958 and 1961 he was the Professor of Systematic Theology at the Kirchliche Hochschule Wuppertal. Between 1961 and 1968 he was a professor in Mainz. He has had several visiting professorships at the University of Chicago (1963), Harvard (1966), and at the Claremont School of Theology (1967), and since 1968 has been Professor of Systematic Theology at the University of Munich. He retired in 1993. Throughout his career Pannenberg has remained a prolific writer. As of December 2008, his "publication page" on the University of Munich's website lists 645 academic publications to his name.
 
Books by Pannenberg in English
1968. Revelation As History (edited volume). New York: The Macmillan Company.
1968. Jesus: God and Man. Philadelphia: Westminster Press.
1969. Basic Questions in Theology. Westminster Press
1969. Theology and the Kingdom of God. Westminster Press.
1970. What Is Man? Philadelphia: Fortress Press.
1972. The Apostles' Creed in Light of Today's Questions. Westminster Press.
1976. Theology and the Philosophy of Science. Westminster Press.
1977. Faith and Reality. Westminster Press.
1985. Anthropology in Theological Perspective. T&T Clark
1988–1994. Systematic Theology. T & T Clark
1996. "Theologie und Philosophie. Ihr Verhältnis im Lichte ihrer gemeinsamen Geschichte". Vandenhoeck & Ruprecht.
 
 
 Otto Hermann Pesch (1931-2014)
PeschOtto Hermann Pesch (* 8. Oktober 1931 in Köln; † 8. September 2014[1]) war ein römisch-katholischer Theologe und Universitätsprofessor. Nach dem Abitur 1952 absolvierte Otto Hermann Pesch ein Studium der Philosophie und Katholischen Theologie an der damaligen Philosophisch-Theologischen Hochschule der Dominikaner in Walberberg und an der Universität München. 1958 wurde er zum Priester geweiht. 1965 wurde er Dozent in Walberberg. Er promovierte an der Universität München bei Heinrich Fries über das Thema Theologie der Rechtfertigung bei Martin Luther und Thomas von Aquin: Versuch eines systematisch-theologischen Dialogs. 1972 schied er aus dem Dominikanerorden aus und heiratete. Von 1975 bis 1998 hatte er als römisch-katholischer Theologe eine Professur für systematische Theologie an der evangelisch-theologischen Fakultät der Universität Hamburg inne. Pesch engagierte sich insbesondere für die Ökumene und drängte auf Fortschritte in diesem Bereich.[2] Er war korrespondierendes Mitglied des Ökumenischen Arbeitskreises evangelischer und katholischer Theologen sowie einer der wenigen katholischen Lutherforscher der Gegenwart. Seine Forschungsschwerpunkte waren neben Luther und anderen reformatorischen Theologen einerseits, die mittelalterliche Theologie anderseits, zum Beispiel Thomas von Aquin. Eine gewisse Öffentlichkeit erreichte er 2008 mit seinem Vorschlag, anlässlich des 500-Jahr-Gedenkens des Reformationsjahres (2017) den Vater der evangelischen Kirche, Martin Luther, aus katholischer Sicht kirchenrechtlich vollständig zu "rehabilitieren".
 
 
Katholische Dogmatik aus ökumenischer Erfahrung, Bd. I: Die Geschichte der Menschen mit Gott, Ostfildern, 2008, ISBN 3-7867-2627-2;
Bd. II: Die Geschichte Gottes mit den Menschen, 2009, ISBN 3-7867-2638-8, 
Hinführung zu Luther, Mainz, 2004, ISBN 3-7867-2525-X, 
Das Zweite Vatikanische Konzil (1962–1965). Vorgeschichte - Verlauf - Ergebnisse -
Nachgeschichte, Ostfildern, 2001, ISBN 3-7867-8393-4
Thomas von Aquin. Grenze und Größe mittelalterlicher Theologie. Eine Einführung, Ostfildern, 1995, ISBN 3-7867-1371-5
Theologie der Rechtfertigung bei Martin Luther und Thomas von Aquin: Versuch eines systematisch-theologischen Dialogs, Ostfildern, 1985, ISBN 3-7867-1161-5
Frei sein aus Gnade. Theologische Anthropologie, Freiburg i.Br. 1983
Rechenschaft über den Glauben, Matthias-Grünewald-Verlag, Mainz, 1970
Sprechender Glaube, Matthias-Grünewald-Verlag, Mainz, 1970
Artikel Glaube in der 2. Auflage des LThK
Warum hast du so große Ohren? : Rotkäppchen - "theologisch" zu Gehör gebracht (TOPOS-plus-Taschenbücher; 555), Matthias-Grünewald-Verlag, Mainz 2005, ISBN 3-7867-8555-4
 
 
 PLATTI, Emilio
Platti

Il naquit le 2 janvier 1943 à Renaix / Ronse (Belgique), de père italien et de mère flamande. Il entra chez les Dominicains en 1961, fit profession simple en 1962, solennelle en 1967 et fut ordonné prêtre en 1969. Après ses études de philosophie au Studium dominicain de Louvain et celles de théologie au même studium (ouvert aux membres des autres Ordres religieux en Flandre à partir de 1967, sous le nom de Centrum voor Kerkelijk Studies), il continua des études de théologie à l'Université et y obtint le grade de licencié en 1971. Son mémoire portait sur la notion de Sacré dans la phénoménologie religieuse et dans la philosophie existentielle (sous la direction d'Antoine Vergote). C'est dans ces dispositions d'esprit qu'il se rendit, dès 1972, au Caire, à l'Institut Dominicain d'Etudes Orientales (IDEO). Le contact avec le Père Anawati le convainquit de s'intéresser au dialogue islamo-chrétien et à l'islam pour lui-même dans une perspective historique et théologique. Le Père Anawati l'orienta d'abord vers l'étude des manuscrits d'un penseur arabo-chrétien (en fait, un syriaque d'expression arabe) de l'Ecole (aristotélicienne) de Bagdad du 10°s., Yahyâ ibn 'Adî. C'est ainsi qu'il prépara un doctorat en théologie à Louvain (sous la direction du prof. Albert Van Roey et en contact avec le Père Anawati) sur le thème de la théologie de l'Incarnation de ce penseur, lui-même en dialogue avec des docteurs musulmans. Ceci supposait une très grande maîtrise de l'édition de manuscrits anciens et une très bonne connaissance de l'arabe. Il obtint le grade de docteur en 1980. Il perfectionna encore sa connaissance de l'arabe moderne (qu'il parlait couramment et qu'il enseigna d'ailleurs à Louvain, en marge des cours universitaires). Il se rendait désormais chaque année à l'IDEO pour des séjours d'étude prolongés. Il s'investit également dans l'étude de penseurs musulmans modernes (dont Mawdoudi, ce prédicateur pakistanais du début du 20°s, qui a inspiré tout le mouvement de l'islam radical actuel). A partir de 1990, il eut l'occasion de donner cours sur ces sujets à l'Université catholique de Louvain (entité flamande et entité francophone), ainsi qu'à l'Institut catholique de Paris. Après son éméritat en 2008, il fut encore invité à l'Université St Thomas aux Philippines. Tout au long de sa carrière, il écrivit de très nombreux articles  sur ces sujets dans diverses revues et volumes collectifs (non moins de 138 titres dont 7 livres et 131 articles; parmi lesquels 40 d'érudition et 98 de vulgarisation). Il était membre de l'Académie des Sciences religieuses. Il donna une conférence lors du colloque de 1999 sur les monothéismes.  Etant donné l'actualité politique internationale autour du radicalisme islamique dans les années 2000, ses éclairages et son avis expert fut très sollicité. Il donna de très nombreuses conférences et publia plusieurs livres pour le grand public sur le sujet. De toute façon, il ne manquait pas d'être communicatif. Encore élu prieur de son couvent de Louvain en 2020, il y décéda inopinément dans la nuit du 24 au 25 octobre 2021, âgé de 78 ans.

 

 Joseph RATZINGER 

 Ratzinger

Il naquit à Marktl am Inn en Bavière le 16 avril 1927. Au cours de ses études au grand séminaire de Freising (1945-47) et à la faculté de théologie de l'Université de Munich (1947-50), il fut au contact des plus grands théologiens catholiques allemands de son temps et en fut stimulé (Guardini, Pieper, Häcker, Wust, Läpple, Steinbüchel, Schmaus, Pascher, Maier, Stummer, Altaner et Söhngen). Il fut ordonné prêtre en 1951. Après une brève mais intense expérience pastorale dans une paroisse de Munich (1951-52), il fut appelé comme professeur de théologie sacramentaire au grand séminaire de Freising, tout en préparant un doctorat sur l'ecclésiologie chez St Augustin qu'il présenta en 1953. Il fut dès lors et en outre appelé comme assistant à la faculté de théologie de Munich. Il prépara en même temps sa thèse d'habilitation sur la Révélation chez St Bonaventure, qu'il pu présenter en 1957. Dès 1959, il fut nommé professeur de théologie dogmatique à l'université de Bonn (diocèse de Cologne). L'archevêque de Cologne, le cardinal Frings, le sollicita comme conseiller théologique au concile Vatican II qui s'ouvrait (en 1962). Il fut rapidement nommé expert officiel (peritus) au concile. Il y fut un des artisans (avec K. Rahner) de la Constitution sur la Révélation. C'est dans ce cadre qu'il fut sollicité par le père Dockx (également peritus) pour participer au colloque fondateur de l'Académie Internationale des Sciences Religieuses à Constance en 1964. Tout en participant aux sessions du concile (jusqu'en 1965), il fut nommé professeur d'histoire du dogme à l'Université de Munster en 1963 (où il fut en contact avec J-B Metz). En 1966, il fut appelé à l'Université de Tübingen (où il eut H. Kung comme collègue) mais il préféra bientôt une place à l'Université de Regensburg (Ratisbonne, en Bavière) qui venait d'ouvrir en 1969. Le pape Paul VI le nomma à cette époque théologien à la Commission théologique internationale. Il participa à la création de la revue Concilium mais s'en écarta assez rapidement et fonda en 1972 (avec H. Urs von Balthasar et H. de Lubac) la revue Communio. Suite au décès du cardinal Döpfner, il fut nommé archevêque de Munich par Paul VI le 25 mars 1977 et fut fait cardinal le 27 juin de la même année. En 1981, le nouveau pape Jean-Paul II le nomma Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, fonction qu'il assura jusqu'en 2005. A ce titre, il fut l'instigateur (dès 1986) et l'éditeur du "Catéchisme de l'Eglise catholique" qui parut en 1992 et du document "Dominus Iesus" (contre le relativisme religieux) qui parut en 2000. Pour sa stature intellectuelle, il fut élu à l'Académie des sciences morales et politiques de Paris en 1992. Suite au décès de Jean-Paul II, il fut élu pape le 19 avril 2005, à l'âge de 78 ans, et prit le nom de Benoît XVI (en référence à St Benoît comme patron de l'Europe chrétienne, mais aussi sans doute au pape Benoît XV, auteur de l'encyclique -la seule en allemand- "Mit brenender Sorge" se prononçant, en 1939, contre le nazisme). Comme pape, il écrivit une première encyclique "Deus caritas" (25 déc. 2005) sur la place et le profil spécifique de l'activité caritative de l'Eglise. Un deuxième document fut l'exhortation apostolique post-synodale "Sacramentum caritatis" (22 fév. 2007) sur le sacrement eucharistique comme source et sommet de la vie et de la mission de l'Eglise. Un troisième fut l'encyclique "Spem salvi" (30 nov. 2007) sur la conception spécifiquement chrétienne de l'espérance par rapport à ses réinterprétations modernes laïcisantes. Un quatrième fut l'encyclique "Caritas in veritate" (29 juin 2009) sur une conception du développement humain intégral dans la charité et la vérité. Un cinquième fut l'exhortation apostolique post-synodale "Verbum Domini" (30 sept. 2010) sur la place de la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l'Eglise. En outre, ayant fait des audiences générales des occasions de catéchèses approfondies suivies, celles-ci parurent sous forme de livres consacrés à Jésus-Christ, à St Paul et à l'Eglise primitive. En février 2013, âgé de 86 ans, ne se sentant plus la force nécessaire pour assumer la fonction, il démissionna et se retira dans un appartement du Vatican. Il est décédé le 31 décembre 2022, âgé de 95 ans.

 
 
Stephen W. Sykes (1939-2014)
Skykes StephenStephen Whitefield Sykes (1 August 1939 – 24 September 2014) was a Church of England bishop and academic. He was the Bishop of Ely from 1990 to 1999. He held professorial chairs in divinity at both Durham University and Cambridge University. He was the Principal of St John's College, Durham from 1999 to 2006. Sykes was born on 1 August 1939. He was educated at Monkton Combe School, then an all-boys independent school in Bath, Somerset. He matriculated into St John's College, Cambridge in 1958 to study theology. He graduated from the University of Cambridge with a first class Bachelor of Arts (BA) degree 1961. He then trained for ordination at Ripon Hall, Oxford. Sykes was ordained deacon in 1964 and priest in 1965. In 1964, he returned to St John's College, Cambridge, his alma mater, as dean of the college chapel. When he moved to Durham in 1974, he became a residentiary canon of Durham Cathedral. Having returned to Cambridge in 1985, he was given a corresponding honorary canonry at Ely Cathedral. He served as a curate of St John the Evangelist's Church, Cambridge, from 1985 to 1990.
On 2 May 1990, he was consecrated as the Bishop of Ely. He became a Lord Spiritual through seniority and served in the House of Lords from 31 August 1996 to 31 July 1999. He stepped down from this position on 1 September 1999 and returned to education. From 1991 he was a member of the Doctrine Commission of the Church of England, taking over as chairman in 1996. He was an honorary assistant bishop in the Diocese of Durham. In addition to serving as dean of St John's College, Sykes was a lecturer in the Faculty of Divinity at the University of Cambridge. In 1974, he was appointed as the Van Mildert Professor of Divinity at Durham University. In 1985, he returned to Cambridge University to take up the chair of Regius Professor of Divinity. During a break from academia he served as a bishop. In 1999, he was appointed the principal of St John's College, Durham, in succession to David Day. He retired in 2006. Following his retirement, Sykes remained living in Durham. In his later years, he developed an illness that confined him to a wheelchair. He died on 24 September 2014. His funeral was held in Durham and his burial in Cambridge.
 
 
 Jean-Marie Van Cangh, o.p. (1942-2013)  
VanCanghLe père Jean-Marie Van Cangh fut secrétaire général des Académies à partir de 1985 jusqu'à son décès inopiné le 21 mai 2013. Il avait succédé à son confrère le Père Dockx, fondateur de celles-ci. Le père Van Cangh naquit à Anderlecht le 4/8/1942. Il fit profession religieuse dans l'Ordre des Dominicains le 23/9/1960 et fut ordonné prêtre le 30/7/1967 après des études de philosophie au Studium de La Sarte (Belgique) et des études de théologie à l'Université (dominicaine) de Fribourg (Suisse). De retour en Belgique en 1968, il obtint la licence en philologie biblique à l'Université Catholique de Louvain en 1970. De 1970 à 1972, il fit un master en Sciences juives à l'Université hébraïque de Jérusalem (où il suivit les cours de David Flusser). Il résidait à cette époque à l'Ecole biblique (où le père de Vaux l'initia à l'archéologie biblique). Il y retournera chaque année (jusqu'à quelques semaines avant son décès) pour des périodes d'études et de rédaction de travaux. En 1972, il obtint un poste d'assistant mi-temps à l'Université catholique de Louvain et prépara un doctorat en théologie sous la direction du Prof. Jean Giblet,  portant sur les récits de la multiplication des pains dans la tradition synoptique (présenté en 1974). Trois thématiques de ce doctorat restèrent des axes de recherche tout au long de sa carrière: le miracle en tant que tel, les origines de l'eucharistie et les évangiles synoptiques. En 1976, il fut nommé chargé de cours et assura à ce titre un cours de  théologie fondamentale à la Faculté de théologie (l'ancien cours de Mgr Thils: Foi, Révélation, Herméneutique) et deux cours de sciences religieuses. A partir de 1978 il se vit confier un cours sur les Prophètes et un autre sur les livres sapientiaux. En 1988, il fut nommé professeur ordinaire et assura désormais, outre son cours sur les Prophètes, un cours d'Histoire et archéologie de la Palestine, un cours d'Histoire et géographie de l'Orient Ancien ainsi que les cours d'Hébreu et d'Araméen. Les aléas de la carrière académique ne lui ont donc, en fait, pas donné l'opportunité d'enseigner dans sa spécialité, le Nouveau Testament. Il n'abandonna cependant pas ce domaine de recherche. Sa production scientifique dans le domaine biblique compte 5 livres et 47 articles. Sujet à de nombreux problèmes de santé depuis plusieurs années, ce fut finalement une affection pulmonaire qui l'emporta le 21 mai 2013, âgé de 70 ans, alors qu'il avait encore de nombreux projets de publication. Malgré ses sautes d'humeurs, on se souviendra surtout de sa bonhomie au moins aussi grande que son érudition et son exigence intellectuelle dans ses travaux.

 

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